Stéphan Gladieu. Corée du Nord
C’est sans apriori, sans militantisme ni dénonciation que durant divers séjours à Pyongyang et dans la campagne coréenne, le photographe français a posé un regard neuf sur un pays en devenir, parvenant à révéler l’individu au sein du groupe.
Depuis soixante années, la Corée du Nord suscite interrogations et fascination. Les rares images qui en parviennent émanent des autorités, de rares touristes ou de journalistes étrangers. Ce sont alors des images de propagandes, des témoignages partiels et souvent orientés qui s’imposent à nous, informant peu de la vie que mènent les 26 millions de personnes qui peuplent le pays.
C’est à ce travail d’approche d’une population que s’est attaché Stéphan Gladieu. C’est sans apriori, sans militantisme ni dénonciation que durant divers séjours à Pyongyang et dans la campagne coréenne, le photographe français a posé un regard neuf sur un pays en devenir, parvenant à révéler l’individu au sein du groupe. C’est en effet à une véritable typologie que Stéphan Gladieu s’est appliqué, croisant les hommes, les femmes et les enfants, les métiers, les fonctions, les lieux de travail comme ceux de loisirs, les figures individuelles ou les groupes, conviant à diverses grilles de lecture, à l’exemple d’un August Sander. C’est dans cette citation de Victor Hugo, « La forme c’est le fond qui remonte à la surface » que Stéphan Gladieu inscrit sa démarche photographique. Il développe son travail de portraitiste en créant des images iconiques, lumineuses et décalées, brouillant les cartes entre fiction et réalité.
Corée du Nord de Stéphan Gladieu, c’est, comme l’écrit Xavier Canonne, « une Corée du Nord regardée dans les yeux, à l’exemple des regards échangés entre le photographe et les Nord-Coréens ».
Stéphan Gladieu est né en 1969, il vit et travaille à Paris. Il débute sa carrière de photographe à partir de 1989 en couvrant l’actualité et les grands conflits qui agitent le monde (chute de Ceausescu, l’après Katrina à la Nouvelle-Orléans, etc.). Durant ces années de grands reportages, il se forge un style personnel basé sur le portrait, alliant recherche esthétique et rigueur du travail documentaire.
Aujourd’hui, il se concentre principalement sur la réalisation de séries personnelles traitant de faits historiques, anthropologiques ou sociologiques peu connus du grand public (le génocide des Hereros en Namibie, les sociétés secrètes du Benin, la vie quotidienne des Nord-Coréens...).
Son travail est régulièrement exposé et publié, en France comme à l’international. Il est représenté par la Galerie Olivier Castaing/School Gallery, à Paris.
Stéphan Gladieu. Des étudiantes dans le premier cinéma 3D, Pyongyang, Corée du Nord © Stéphan Gladieu courtesy School Gallery / Olivier Castaing