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Publié le vendredi 01 juillet 2022

Œuvre de juillet

Jean Le Gac est une figure incontournable de l’art contemporain français. Dès son plus jeune âge, ses talents pour la peinture se dévoilent. L’idée d’une carrière de peintre prend forme mais n’aboutit pas, Le Gac ne trouvant pas sa place au sein des tendances picturales de son époque. Il entame alors une carrière de professeur de dessin et poursuit en parallèle une activité créatrice : photographies accompagnées de textes, performances, cahiers combinant photographies et écriture. Vient alors la naissance d’un personnage : le peintre anonyme - autour duquel se développe l’univers artistique de Jean Le Gac. Il publie, en 1979, Le peintre de Tamaris près d’Alès qui retrace l’itinéraire de cet alter ego fictif prénommé Jean.

S’il est sans conteste présenté comme peintre, Jean Le Gac recourt volontiers à la photographie dans son travail. Le quadriptyque conservé au Musée de la Photographie illustre cette part de sa créativité. L’œuvre composée de quatre éléments photographiques combinés à l’écriture se lit comme une séquence. Chaque image est numérotée, induisant une lecture fixe. Sur la première, la phrase « Les sirènes chantonnaient : - Alors Jean… Jean, comment ça va… ça va… » fonctionne en écho avec l’homme de dos, saluant la mer de son chapeau, sous l’objectif d’un ancien appareil photographique argentique à soufflet. La combinaison du texte et du visuel oriente forcément notre interprétation de la mise en scène, le peintre – Jean, miroir de l’artiste – salue les flots et, par conséquent, les sirènes qui l’appellent. Induite par la ponctuation continue entre les phrases, la suite pose une question : « ça va la mort de l’art ? .. ». Le cadre de l’image se resserre, nous pourrions croire à un agrandissement de la vue précédente, et pourtant l’appareil n’est plus à la même place. Vient la réponse du peintre : « - Bien merci ! gueulait-il… », le cadre s’approchant davantage de l’eau, l’appareil servant de point de repère. Vient la clôture : « la voix couverte par le vent et le ressac. », où l’image nous montre presqu’exclusivement les vagues et où les pieds de l’appareil opèrent la liaison avec les images précédentes. Pour l’écriture, les quatre parties sont en réalité une phrase unique, un dialogue. La séquence créée par le découpage du texte est appuyée par les photographies et inversement. L’aller-retour nourrit notre imaginaire mais le dirige également dans un chemin bien tracé par l’artiste.

Pour augmenter l’effet dramatique de sa création, Jean Le Gac utilise le plan de plus en plus rapproché. Les vagues s’écrasant sur la plage paraissent bien plus violentes dans la dernière image. Il emprunte ici des codes venant du cinéma et du roman-photo. En agençant ses photographies en séquence, il crée une dynamique dans son récit. Son personnage, Jean, le peintre fictif, prend à nouveau corps. Il vit une autre de ses aventures, dialoguant avec des sirènes et se promenant sur la plage avec un vieil appareil à soufflet. Il façonne par ce biais une double mise en abîme du peintre-photographe livrant à notre imaginaire le récit d’une rencontre mythologique.

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Jean Le Gac, quadriptyque de photographies, France ca 1990. C-print, tirages d’époque, 27.7x44.4 cm. Coll. Musée de la Photographie MPC 2000/6 à MPC 2000/9. © Droits réservés.