Terminé le 16.01.22
Plossu. La Belgique l’air de rien
Bernard Plossu est un familier du Musée de la Photographie. Il y a exposé en 2007 So long, rappelant son existence aux Etats-Unis dans les années 1970-80 et en 2011 sa mission photographique sur Charleroi, inaugurant un cycle de missions sur la ville confiées à cinq auteurs. Photographe français parmi les plus importants et les plus influents, il a effectué depuis 1980 jusqu’à aujourd’hui de nombreux voyages en Belgique au cours desquels des photographies en noir et blanc ont été prises en passant, « l’air de rien », à Anvers, à Gand, à la côte, à Bruxelles, à Liège, à Charleroi... en ville ou à la campagne.
Dans le livre Plossu, La Belgique l’air de rien qui accompagne l’exposition, Bernard Marcelis, historien et critique d’art, analyse son travail : « Ses images sont faites de perspectives ouvertes ou fermées, d’horizons immenses, de routes fragmentées, de tunnels et de passages, de plans superposés engendrés par les photos prises au travers des fenêtres d’un train, des vitres d’une voiture, du pare-brise d’un camion ou encore des baies vitrées d’un café ou de ses grands miroirs. Elles possèdent une dimension cinématographique, avec leurs travellings suggérés par les câbles des caténaires tracés en parallèle, les rythmes verticaux dessinés par des pylônes ou autres lampadaires. Des compositions architecturales involontaires (le métro de Charleroi) ou parfaitement maîtrisées (la gare des Guillemins de Calatrava à Liège) viennent structurer certaines compositions. Comme toujours la lumière joue un rôle crucial, particulièrement celle entre chien et loup, quand l’encore pâle lueur des phares des voitures se démultiplie sur les chaussées rendues glissantes par la pluie [...] ».
Nombre de ses photographies en noir et blanc ont été imprimées selon le procédé Fresson, une technique de tirage pigmentaire quadrichrome à laquelle Plossu est attaché, offrant des couleurs au « plat pays ».